samedi 21 juin 2008

Padre Island


Aujourd'hui (18 juin), journée de rêve. Fait chaud, fait beau et je suis (enfin) sur la plage. 50 miles de beach! 80 kilomètres de sables, de vagues et de dunes. Des pellicans, des grues et, bien entendu, des mouettes. Le son des vagues. Cette ambiance stéréo en continue, tout le temps. Je me surprends à rêvasser je ne sais combien de fois dans la journée. Hypnotisante, la mer.

Seul hic, on y vient en voiture à la plage. Faut dire que marcher 50 miles pour se rendre au bout, ça fait un peu long. alors on a droit à un beau défilé de 4x4. Mais bon, je pardonne. Après tout, il y a une plate-forme de pétrole juste devant moi, à l'horizon.

Ça aide à se rappeler où on est...

Hiiii – Haaaaa!


Texas. Mon premier constat de l'état de Bush: c'est vert. Pas vert dans le sens écolo, vert dans le sens de forêts. Dans le coin de Houston, du haut des airs, on voit plus d'arbres que de plaines. Vlan pour les préjugés.

Ça se calme dans le coin de Corpus Christi. Faut dire, ici, on est plein sud. En sortant de l'avion, un autre joyeux constat: fait chaud! Deuxième constat: mais où sont les transports en commun (jusqu'à maintenant, j'ai vu un seul bus)? Vraiment, je me dis que j'ai eu une chouette idée de réserver une voiture.

Visiblement, je ne suis pas le seul. Lorsque j'arrive chez le concessionnaire, elles sont toutes parties. Au lieu de me ramasser avec une Écho, je me retrouve avec un PT Cruiser sur les bras. Bleu ciel en plus. Je me prends de la sotte idée que je vais me faire attaquer par une bande de rednecks qui vont me prendre pour gai.

Rien de cela. En fait, la meilleure chose du Texas, comme m'en avait averti le type qui prenait une bière à côté de moi à Montréal (il avait vécu à Corpus Christi de nombreuses années, non mais, ça vous arrive souvent des trucs pareils?), la meilleure chose du Texas donc, ce sont les gens. Souriants, agréables, serviables, de bons américains comme on les imagine.

Une des choses très impressionnantes, au Texas, ce sont les distances. Je ne parle pas de la distance entre les villes, je parle de celle entre deux magasins. On comprend mieux la panique du prix de l'essence (qui est encore à moins d'un dollar le litre...). Faut dire aussi que c'est le pays des camionnettes et des SUV. Je ne compte plus les malls, les HEB (d'immeses surfaces pleines de bouffes et de d'autres choses) et les Wal-Mart rencontrés sur le bord de la route. Et impossible d'en visiter plus d'un sans prendre sa voiture pour faire l'aller entre les deux (enfin, on peut, mais avec beaucoup de volonté).

Autre truc étrange: le prix de l'alccol. Si les américains ont prôné la prohibition, ils ont oublié ça aujourd'hui. Vu dans une pharmacie (oui, oui, on y vend des médicaments), la bouteille de Long Tail, Shiraz 2006 (un australien qui se vend près de 13 dollars à Montréal): 6,99$. Le 6-pack de bières, mais attention, des canettes de 500 ml, 4,95$. Malheureusement, elle n'est pas très bonne ;-).

New York, New York...


Je pars de New York pour le Texas, pour Corpus Christi. Pendant que l'air climatisé me glace la nuque, j'en profite pour laisser mes premières impressons. Il n'y a pas beaucoup de meilleurs endroits que les salles d'attente d'un aéroport pour écrire un premier billet.

Pourquoi le Texas et, surtout, pourquoi Corpus Christi? J'avoue qu'en ce moment, je me le demande. Un départ, c'est souvent ça, en tout cas dans mon cas: un coup de tête. Vous avouerez cependant que l'idée a son charme. Retourner dans une ville que son homonyme a fondée il y a cent ans... je veux dire, vous iriez, non? La chose m'a peut-être un peu trop charmée, mais bon, il est un peu tard pour y penser.

Quelques mots sur New York. La plupart d'entre-vous savez déjà qu'il s'agit d'une ville, sinon superbe, du moins grandiose. Incroyable le retard qu'on a au Québec, ne serait-ce qu'en affichage dynamique numérique. Une ville qui grouille de vie, le paroxysme de l'Amérique du Nord.

J'ai eu la chance d'y vivre une expérience intéressante. En tant qu'adepte du dernière minute, j'ai trouvé une chambre dans Harlem. Déjà, des idées romantiques m'assaillaient: je revoyais les vieux films d'Eddie Murphy en me disant que ces inégalités, cette ségrégation, était chose du passé.

Pas tout à fait, à vrai dire. Harlem est toujours un quartier à peu près complètement noir. Entre le “Soul Food” et le poulet frit, difficile de prendre un café en terrasse (et si, comme moi, vous ne tolérez généralement que l'expresso préparez-vous à boire du thé). Les rues sont bondées, mais les gens se reconnaissent, ça sent la communauté. Comment ne pas tomber amoureux quand, après avoir demandé un service et remercié la jolie grand-mère qui l'a prodigué, celle-ci vous répond: “it's all right baby, don't worry about it”. Elle a touché une corde sensible.

Chose intéressante à faire: de la 135ième, partez vers le sud. Ici, les disparités sociales sont clairement graduées de haut en bas. Au départ, les salons de coiffure sénégalais, la bouffe chinoise peu ragoutante. Plus on s'approche de Central Park, plus la population pâlit. Le contraste est saisissant: à chaque rue passée, une teinte nouvelle jusqu'à être d'un blanc presque immaculé.

Manhattan. Ayant quelques entrevues a mener pour Le Lien (toujours à la recherche d'artistes branchés), j'ai pu visiter. Chelsea est d'un chic invitant. Cool, plein de café. Ne pas se laisser avoir, cependant: même si tout le menu du café est en français, les serveuses n'en parlent pas un traître mot.

Encore par devoir professionnel, j'ai été faire un tour vers Brooklyn. Houlà, ça change! Des garages, de vieilles minounes, des restos qui ont peu de mine. Je n'y ai même pas trouvé un Starbuck, c'est tout dire. Vraiment, New York, c'est : du très beau, du spectaculaire (pour ceux qui connaissent les difficultés des promteurs de l'affichage dynamique numérique à Montréal, Time Square est une vraie blague) qui côtoie du “tout pêté”.

Bon, j'entre dans l'avion. Il est temps: je m'endors. Ça ne me fait pas de me lever à 4 heure du mat...